Ginette Petitpas Taylor
L'Hon. Ginette Petitpas Taylor
Des petites bactéries peuvent poser de gros problèmes: lutter contre la prolifération d'algues bleues dans notre source d'eau municipale

(Photo gracieuseté de cbc.ca)

La semaine dernière, les trois communautés que je représente à la Chambre des communes ont finalement pu lever les restrictions d'eau qu'elles avaient imposées aux habitants cet été.

Grâce à de fortes averses de pluie gracieuseté de l'ouragan Teddy, les deux réservoirs de la ville de Moncton à Turtle Creek et du chemin Tower, qui fournissent plus de 110 000 personnes à Moncton-Riverview-Dieppe avec de l'eau potable, ont finalement atteint des niveaux qui atténuent la menace d'algues bleues qui se forment en eux. Ce n'est pas une solution, mais c'est un sursis. Pour l'instant.

Un autre été de sécheresse et de chaleur record ne furent pas juste une mauvaise nouvelle pour la quantité d'eau. Cela menaçait également la qualité de l'eau.

C 'est normal de trouver des algues bleues dans la nature en petites quantités, mais elles peuvent causer de vrais problèmes quand elles commencent à se multiplier et à se propager. Les algues prospèrent dans les eaux peu profondes, qui sont plus chaudes et qui reçoivent plus de soleil que les eaux plus profondes. Le réservoir du chemin Tower n'a ouvert qu'en 2014, mais 2020 marque déjà la deuxième fois qu'il est menacé par les algues bleues.

Avec le changement climatique, les étés plus chauds et secs qui se produisent plus souvent continueront à menacer cet approvisionnement en eau critique.

Maintenant, il est important pour moi de dire que notre eau potable est restée salubre cet été et qu'elle reste sûre alors que nous entrons en automne. Les technologies et les techniciens experts de notre station de traitement des eaux de Turtle Creek en ont assuré, ainsi que les règles de conservation de l'eau que les trois conseils municipaux ont mises en place. Je n'ai pas arrosé ma pelouse, mais grâce à leurs efforts, je n'ai pas hésité à me verser un verre d'eau de mon robinet de cuisine.

Néanmoins, toute menace pour notre approvisionnement en eau potable se veut une menace pour nous tous, et nous ne pouvons pas nous permettre de continuer de l’échapper belle ainsi. La meilleure façon de traiter l'eau potable est d'avoir une source aussi propre que possible pour commencer.

Toutes les cyanobactéries (algues bleues) peuvent donner à l’eau une mauvaise odeur. Certaines de ces bactéries  produisent aussi des toxines qui irritent la peau et les yeux des gens ou des animaux qui y nagent. Toute personne qui boit cette eau non traitée peut également tomber malade ou même y mourir.

Le mois dernier, 350 éléphants sont morts soudainement au Botswana et les scientifiques croient qu'ils ont tous été tués par des algues bleues fleurissant dans leurs trous d'arrosage. Beaucoup plus près de chez nous, au moins quatre chiens sont morts peu de temps après avoir baigné dans le fleuve Saint-Jean au cours des trois derniers étés. Tous ces décès d'animaux au Nouveau-Brunswick ont été confirmés par des scientifiques comme étant causés par des cyanobactéries.

En ce qui concerne les projets où le gouvernement du Canada est invité à prêter son soutien financier à la ville de Moncton, les membres du conseil municipal de Moncton m'ont clairement indiqué que s'attaquer aux algues bleues était leur priorité numéro un.

J 'applaudis leur prévoyance et leur leadership. S 'il y a un secteur où le besoin le plus urgent de Moncton est aussi le besoin le plus urgent de Dieppe et Riverview, c'est la sécurité de notre source d’eau partagée.

Sans eau potable propre et fiable, peu d'autres choses à Moncton-Riverview-Dieppe importe.

Si c'est la priorité de la collectivité, alors c'est aussi ma priorité. Je travaille fort pour obtenir un financement fédéral pour le projet de 22 millions de dollars proposé par la ville. La ville de Moncton veut l'argent nécessaire pour améliorer la station de traitement des eaux et pour d'autres mesures visant à supprimer les algues dans les réservoirs et d'autres plans d'eau importants également.

En attendant, je ne peux m'empêcher de m'émerveiller de voir à quel point les algues bleues sont encore une autre chose qui n'était pas sur les radars de la plupart des gens il y a même dix ans. Maintenant, c'est devenu une menace importante pour notre santé, nécessitant un traitement coûteux. Les 22 millions de dollars pour lutter contre les petits organismes dans le réservoir représentent environ la moitié de ce qu'il a coûté pour construire tout le réservoir du chemin Tower lui-même.

Je suis fière de faire partie d'un gouvernement fédéral qui est prêt à investir stratégiquement dans ce qui compte le plus pour les Canadiens, mais je ne perds jamais de vue le fait que l'argent que nous investissons au nom des Canadiens vient de nous tous. Combattre les cyanobactéries pour sauver notre eau de plus en plus précieuse ne sera probablement que le début des nombreuses façons dont nous devrons dépenser pour lutter contre les effets des phénomènes météorologiques extrêmes.

J 'espère que ce symptôme local du changement climatique et ce que la ville de Moncton et le gouvernement du Canada devront faire pour y remédier pourrait aider à convaincre les derniers doutes et déniers de la science là-bas.

Les changements climatiques sont réels, ils sont présents ici maintenant, et les impacts que nous avons sur notre environnement naturel y jouent un rôle.

Qu 'il s'agisse de plus en plus d'incendies de forêt ou d'ouragans de plus en plus importants, nous assistons constamment aux effets les plus dramatiques du changement climatique. Mais notre expérience locale avec les algues bleues est une leçon précieuse. Les changements climatiques ne doivent pas toujours être aussi dramatiques qu'un ouragan ou une tempête pour affecter profondément nos vies.

Combattre le changement climatique et ses effets - dont certains que nous n'avons peut-être même pas encore imaginés - va prendre le sacrifice et l'effort combiné de nous tous. Je suis prête à faire ma part en tant que députée, ce qui signifie, dans ce cas particulier, de travailler fort à Ottawa pour libérer les fonds nécessaires afin de garder notre eau potable saine.

Mais j'essaie aussi de faire ma part en tant que citoyenne privée, en changeant ma façon de vivre de manière grande et petite pour réduire mon empreinte personnelle sur notre environnement. Je sais que beaucoup font la même chose, mais j'invite tout le monde à faire pareillement.

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